COURTES DISTANCES par Joff Winterhart – çà et Là

« J’avais quand même appris une chose : chaque tentative de gagner de l’argent en faisant quelque chose qui me tenait à cœur ou me plaisait s’était soldée par un désastre… Il s’agirait donc de trouver un petit boulot, un gagne-pain, en faisant quelque chose dont j’ignorais tout et qui ne me disait rien. C’était là le projet. »

Sam, jeune Anglais de 27 ans, est revenu habiter chez sa mère depuis sa dépression.

Keith Nutt, un lointain cousin de son père se propose de l’engager dans son entreprise, sans doute  dans le but de plaire à la mère de Sam. Le boulot consiste à accompagner Keith dans ses déplacements d’un client à l’autre en l’écoutant raconter ses souvenirs et gloires professionnelles. Durant ses courts trajets monotones, les deux hommes vont apprendre à se connaître. Leurs relations évoluent, de la méfiance au respect, de l’agacement à l’empathie.

Avec Courtes Distances, vous vous en doutez, on ne baigne pas dans la grande aventure. Il s’agit plutôt d’une comédie sociale mélancolique. Joff Winterhart aime ses personnages et ça se sent, il limite les décors au minimum pour se focaliser sur les protagonistes, leurs attitudes, leurs mimiques, leurs tics.

Son dessin opte pour une palette de couleurs très restreinte : un lavis bleu que vient parfois rehausser un peu de brun. Le dessin est brut, parfois très organique, il aime s’attarder sur les défauts ou les caractéristiques physiques de ses personnages, multipliant les travellings et les gros plans.

Courtes Distances est un album très humain et raconté avec une subtilité et une sensibilité hors du commun. Un coup de cœur d’À fond d’bulles.

COURTES DISTANCES par Joff Winterhart – çà et Là - €24,00